5e salon Alger-industries – Faible participation des entreprises publiques
Le 10/10/2011 à 1:00 El watanNordine Grim

« Le cinquième Salon international de l’industrie (Alger-Industries), qui s’est tenu à la Foire internationale d’Alger (Safex) du lundi 3 au jeudi 6 octobre, à l’initiative de la société Bâtimatec Expo, de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence, s’est achevé, selon ses organisateurs, sur un sentiment de relative satisfaction eu égard au contexte peu favorable à l’organisation d’une telle manifestation dans un contexte de crise économique internationale et de la morosité de l’industrie nationale. »
Le cinquième Salon international de l’industrie (Alger-Industries) qui s’est tenu à la Foire internationale d’Alger (Safex) du lundi 3 au jeudi 6 octobre, à l’initiative de la société Bâtimatec Expo, de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence, s’est achevé, selon ses organisateurs sur un sentiment de relative satisfaction eu égard au contexte peu favorable à l’organisation d’une telle manifestation dans un contexte de crise économique internationale et de la morosité de l’industrie nationale. Les objectifs ont été, toutefois, globalement atteints, nous explique Sadok Stiti, PDG de Bâtimatec Expo, en se basant sur les statistiques des exposants (120), le flux impressionnant de visiteurs, la qualité des expositions et les nombreuses conclusions ou promesses de conclusions d’affaires et de partenariat.
Les visiteurs, pour la plupart des professionnels de diverses branches industrielles et de jeunes promoteurs encadrés par l’Ansej, y étaient en effet fort nombreux et de l’avis de Paule Tourniaire, responsable de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence, les contacts ont été si fructueux et prometteurs qu’elle a déjà pris rendez-vous pour le prochain salon avec des sociétés françaises encore plus nombreuses que les 45 entreprises qui ont fait le déplacement à l’occasion de ce 5e salon.
Si les sociétés étrangères, beaucoup plus nombreuses que les entreprises algériennes, ont fait l’effort de participer à cette manifestation très payante au plan du marketing, d’aucuns parmi les nombreux visiteurs ont cependant regretté la très faible participation d’entreprises publiques industrielles algériennes qui viennent pourtant de bénéficier de nouveaux assainissements financiers, de programmes de mise à niveau et d’investissements destinés à la rénovation de leurs équipements. Etre présents à ce salon était pourtant tout indiqué pour ces entreprises qui prétendent vouloir reconquérir des parts de marché que la concurrence leur avait ravies. Sans doute faudra-t-il leur laisser le temps d’effectuer leur mise à niveau pour être en condition de fabriquer des produits nouveaux et de meilleure qualité en mesure de rivaliser avec ceux de la concurrence, notamment étrangère.
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L’ANDPME précise les conditions d’aides de l’état à la mise à niveau
L’Agence nationale de développement de la PME (ANDPME) a donné d’intéressantes précisions sur les conditions d’aides financières de l’Etat aux différentes étapes de la mise à niveau des entreprises. Pour ce qui du pré-diagnostic dont le coût plafond est fixé à 500.000DA, l’aide publique couvrira 80% de ce montant, les 20% restants étant à la charge de l’entreprise. Le diagnostic proprement dit, plafonné à 2.500.000DA, sera quant à lui pris en charge par l’Etat, dans la même proportion de 80%.
S’agissant des investissements immatériels dont le coût est limité à 3.000.000 DA, il est prévu que l’Etat prenne en charge 80% du montant pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 100 millions de dinars, tandis que celles qui ont une activité située entre 100 et 500 millions de DA ne peuvent obtenir que 50% du coût plafonné.
Les financements sur crédits bancaires sont bonifiés à 6% pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieur à 500 millions de Da, à 4% pour celles ayant un CA situé entre 500 et 1000 millions de DA, et seulement 2% pour celles dont le CA est situé entre 1000 et 2000 millions de DA. Pour ce qui est des investissements matériels de productivité dont le coût est plafonné à 15 millions de DA, l’Etat prendra en charge 10% de ce coût quand l’entreprise concernée réalise un CA inférieur à 100 millions de DA, la différence étant financée par l’entreprise. Les bonifications de crédits bancaires varient de 3,5% à 1% selon l’importance des chiffres d’affaires réalisés.
Les investissements matériels à caractère prioritaire et les investissements technologiques, dont les coûts sont plafonnés respectivement à 30 millions de DA pour les premiers et 15 millions de DA pour les seconds, l’Etat n’interviendra financièrement que pour le second cas dont il prendra en charge 40% du coût. L’Etat soutiendra également la formation des cadres dont il prendra en charge 80% du coût plafonné à 500.000 DA et les certifications de qualité, dont il prévoit de prendre en charge 20% du coût plafonné à 5 millions de DA.
Des équipements pour la micro-entreprise
Le stand de la société française spécialisée dans l’outillage et la réalisation d’ensembles mécaniques (OREM) a été visité par de nombreux jeunes en phase de création de petites entreprises au moyen de micro-crédits accordés dans le cadre du dispositif Ansej. Il est vrai qu’avec l’acquisition d’un palan manuel à chaîne de 500 kg d’un coût d’à peine 60.000 DA commercialisé par cette société, il est possible pour un jeune de créer une petite entreprise et de démarrer très vite une activité lucrative dans des domaines aussi variés que la mécanique, le forage, le levage, etc. A des coûts plus importants, il est également possible pour une petite et moyenne entreprise créée à la faveur de ce dispositif d’aide, de se lancer dans des activités aussi variées que la pétrochimie, la production de béton, les forages hydrauliques, de bâtiments et de carrières, grâce à la panoplie d’équipements commercialisés par OREM.
Aigle Azur donne des ailes au salon Alger-industries
La compagnie aérienne française Aigle Azur a beaucoup contribué à la réussite du salon Alger-Industries en assurant le transport de pratiquement tous les hommes d’affaires et personnels des sociétés françaises ayant participé à cette importante manifestation économique. Liée par un contrat avec les organisateurs français, la compagnie Aigle Azur a ainsi acheminé à partir de plusieurs villes de l’Hexagone près de 200 participants au salon Alger-Industries à des tarifs promotionnels. Au terme d’une fructueuse collaboration qui a commencé dès la première édition d’Alger-Industries, la compagnie Aigle Azur a transporté au total plus d’un millier de personnes à destination de ce salon. C’est en grande partie grâce à elle que cette manifestation économique a pris une aussi grande envergure internationale.
Equipements d’accès en hauteur Bativert en partenaire de deux grandes sociétés européennes
Le groupe industriel algérien Bâtivert spécialisé notamment dans les équipements de sécurité et de coffrages de bâtiments vient de conclure un partenariat avec deux géants européens d’équipements d’accès en hauteur (passerelles, escaliers, monte- charges, ascenseurs, échelles à crinoline, etc.). Il s’agit du premier producteur indépendant français Fortal et de la non moins importante société espagnole CAMAC. La première est célèbre pour la qualité de ses équipements d’accès en hauteur façonnés en aluminium qui a la particularité d’être plus léger que l’acier et non corrosif. Air Algérie, qui utilise ces équipements pour l’entretien et la réparation de ses avions, fait déjà partie de ses nombreux clients.
La seconde société spécialisée dans la conception et la fabrication de monte-charges et d’ascenseurs à usage industriel est déjà présente sur un grand chantier algérois et table sur le partenariat qu’elle vient de conclure avec le groupe Bâtivert pour pénétrer encore davantage le marché algérien. Tout comme Fortal, la société CAMAC affirme être en mesure d’intervenir efficacement et de diverses manières au profit d’une panoplie d’industries (cimenteries, pétrochimie) et activités de services (transports ferroviaires et aériens).
La collaboration entre Bâtivert et ces deux sociétés européennes consistera dans un premier temps en leur accompagnement sur le marché algérien en termes d’écoute, de conseils et de marketing, précise Nocolas Ruffenach, PDG de Fortal, interrogé à l’occasion du salon Alger-Industries. Hamid Zeggane, PDG du groupe Bâtivert, n’écarte pas, quant à lui, la possibilité de créer à terme une joint-venture dès que les conditions générales de travail seront réunies.
L’usine de M’sila contrainte à l’arrêt menace sur l’industrie algérienne de l’aluminium
L’usine de profilés d’aluminium qui subvenait à environ 40% des besoins du pays est contrainte à l’arrêt de production depuis le 8 mai 2011 par un groupe de travailleurs réclamant la renationalisation de cette ex unité qui avait appartenu à l’entreprise publique Métanof, avant sa cession en 2006 au profit de la société privée ALGAL+. Selon le PDG d’Algal+, Farid Dekar, rencontré à l’occasion du salon Alger-Industries, le statu quo est ainsi maintenu depuis plusieurs mois au détriment de sa société qui enregistre d’importantes pertes de production et de parts de marché.
Le PDG d’ALGAL+ estime à environ 6000 tonnes le déficit de production enregistré par son usine depuis le début du conflit. Pour compenser ce manque à gagner que les usines concurrentes ne pourront jamais combler eu égard à leurs faibles capacités de production, il faudra que l’Algérie importe pour près de 22 millions de dollars de profilés d’aluminium en ne prenant en considération qu’un arrêt de production de 2 mois. Ayant épuisé toutes les voies de recours, subit toutes les formes de contrôle (IGF, Impôts, conformité des formalités de privatisation, etc.), la direction d’Algal+ a informé les autorités concernées de son intention de procéder à la réouverture de l’usine le 16 octobre en réclamant l’assistance sécuritaire qu’elle est en droit d’attendre, étant entendu que dans un Etat de droit, la force doit toujours revenir à la loi.