Clôture hier du salon international Batimatec

2012
K. Remouche

Les entreprises locales en quête de savoir-faire

« Par : Un long chemin reste à faire pour que l’outil de réalisation national réponde aux standards internationaux en matière de construction. »
Le Salon du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, qui s’est tenu du 12 au 17 mars à la Safex aux Pins-Maritimes, à Alger, commence à prendre une dimension internationale. Sur 700 exposants, plus de 280 entreprises étrangères étaient représentées. Les entreprises de Turquie, de France, d’Italie et d’Espagne étaient présentes en force à cette manifestation. Les sociétés locales ont affiché pour bon nombre d’entre elles leur volonté de moderniser les process et leurs produits, de se développer sur un marché dynamisé par des investissements publics colossaux.
Tel est le cas de Bativert Équipement, une entreprise algérienne leader sur le marché dans les installations d’échafaudages. Elle a comme références la fourniture de matériel pour de nombreux chantiers prestigieux comme le métro d’Alger, la centrale électrique de Hadjeret Enouss, les sièges d’OTA-Djezzy et de Nedjma Wataniya, l’hôtel Ibis d’Alger. Elle compte bientôt produire ce matériel dans sa nouvelle usine de Tizi Ouzou. Le groupe Hasnaoui, entreprise principalement de réalisation de logements, est en train de diversifier ses activités. Il vient de conclure un partenariat avec l’entreprise italienne Techna Chem pour la production d’adjuvants pour béton. Cette dernière est sollicitée par les plus grandes firmes étrangères, nous a indiqué le P-DG du groupe Brahim Hasnaoui. Le groupe produit dans ses centrales 1 000 mètres cubes/jour de béton. Il vise à travers ce partenariat à un transfert de savoir-faire. La société Oméga Algérie, elle, pour la première fois dans le pays fait dans le montage d’ascenseurs. Son usine à Oran a une capacité de fabrication de 1 200 ascenseurs par an. Son partenaire Oméga est l’un des principaux fabricants d’ascenseurs en Espagne. Oméga Algérie assure outre la fourniture des ascenseurs, leur installation ainsi que leur maintenance. Elle compte intervenir également dans la réhabilitation. Côté entreprises publiques, le groupe des ciments d’Algérie, dont la production est en évolution — 11 millions de tonnes en 2008 contre 7 millions de tonnes au début des années 2000 — est en train d’investir dans l’extension de ses capacités de production pour maintenir ses parts de marché grignotés par son principal concurrent, la multinationale Lafarge.
En somme, beaucoup de progrès restent à faire pour que ces entreprises locales soient au rendez-vous des attentes d’un marché porteur, où elles doivent se battre seules ou en consortium avec des entreprises étrangères en vue de rafler les contrats dont une bonne partie est remportée par des sociétés européennes ou asiatiques. La conjoncture actuelle s’y prête. Les pouvoirs publics semblent encourager les entreprises locales à renforcer leurs capacités. Elles n’ont pas d’autre choix en tout cas que de s’adapter aux exigences du marché : qualité, respect des délais et des coûts, quitte à s’associer avec des partenaires locaux ou étrangers.